Dire de quelqu’un qui est un cordon bleu est un immense compliment. En effet, le terme est réservé aux cuisiniers les plus talentueux. Ceux, qui transforment chaque ingrédient, chaque recette, en une symphonie de saveurs et de parfums. Mais, contrairement à la croyance populaire, il n’y a pas aujourd’hui, de distinction officielle portant ce nom. Il n’y en a d’ailleurs jamais eu dans le monde de la gastronomie.
Un rang suprême
L’ordre du Saint-Esprit était un ordre constitué par Henri III (catholique), pour lutter contre le protestantisme dans son royaume. Cet ordre particulier était constitué d’homme de la noblesse, censés représenter ce que la nation avait de mieux à offrir, dans la défense de la cause religieuse. Ces personnalités exemplaires se voyaient attribuer une distinction particulière : la croix de Malte sur un ruban bleu. Une distinction qui fut communément nommée, le cordon bleu dans le langage populaire.
S’il est vrai que l’ordre fut aboli et que la distinction elle-même fut ensuite remplacée, l’idée qui les sous-tendait est restée présente. Le cordon bleu continue d’évoquer dans les esprits, une notion de suprématie, d’excellence et presque de perfection dans un domaine donné. C’est ainsi qu’il fût ensuite emprunté par le monde gastronomique où il fait référence à un chef d’exception.
Cordon bleu, les autres sources
Une autre raison pour laquelle le terme cordon bleu fait référence à quelqu’un qui cuisine très bien, est qu’il y a un plat assez délicat à réussir qui en porte le nom. On dit donc de quelqu’un qui réussit ses plats, qu’il est un cordon bleu.
Mais, ce n’est pas la seule source plausible. En effet, on estime que c’est du fait d’un parallèle établi entre les rubans du tablier des chefs et le sautoir des chevaliers que l’expression est née.
Enfin, une des théories les plus répandues renvoie à la première explication. En effet, l’ordre du Saint-Esprit avait, d’après les dires, l’habitude de se réunir dans des clubs du « savoir manger et du bien boire ». Un repas particulièrement goûteux était donc un repas digne de ces Cordons Bleus.
Comme c’est souvent le cas en linguistique, il est difficile de toucher avec exactitude, la raison pour laquelle le sens d’un mot évolue. Mais, une chose est certaine, le terme Cordon Bleu est désormais confortablement ancré dans la langue française.